Ultra Trail du Mont Blanc 2017
Du 28 août au 3 septembre avait lieu le sommet mondial du trail avec 5 courses autour du Mont Blanc : 3 pays traversés, 8000 coureurs, 92 nations. Ça fait rêver non ?
Mais attention, pour décrocher un dossard, il faut pour chaque course acquérir assez de points ITRA lors de trails qualificatifs sur un nombre limité d’épreuves. Ne participe pas qui veut mais qui peut ! Cependant une fois les points acquis, il faut parfois patienter trois années avant d’être tiré au sort.
La SaintéLyon m’avait offert suffisamment de points pour participer à l’OCC (56 km, D+3500m - plus d'info) et coup de chance j’ai été sélectionné dès la première année. J’allais enfin pouvoir toucher de l’orteil cette épreuve mythique.
Mercredi 30 août, j’ai rejoint à Chamonix Josefa et Thierry déjà habitués de ce rendez-vous des trailers du monde entier. Ce qui surprend le plus en arrivant 3 jours avant l’épreuve reine, c’est de voir autant de coureurs déjà équipés courir dans les rues. Toute la ville vit au rythme de l’évènement.
A mon arrivée Josefa était déjà partie pour courir la TDS (sur les Traces des Ducs de Savoie - 119 km avec D+7200m - plus d'info).
Avec Thierry nous passons sans faute le contrôle obligatoire des sacs afin d’obtenir notre dossard. La nuit sera courte demain c’est le grand jour. Le jeudi matin départ en bus vers Orsières en Suisse. A 5h30 du mat’ ça pique un peu mais on a le sourire espérant avoir une météo clémente.
Départ 8h15 à Orsières. Nous sommes 1565 à nous préparer. 97 abandonneront (6,2%). Quelques frimeurs arborent leur t shirt de la SaintéLyon mais très vite ils mettront leur veste de pluie. On essaie de discuter mais ne sommes entourés que d’étrangers. 5 minutes avant le départ, il commence à pleuvoir de plus en plus fort. Il en sera ainsi jusqu’à Chamonix.
(Unique) Illustration de course. Faut dire que j’étais là pour courir. Cette image résume bien l’ambiance. Ça monte, ça glisse mais on s’accroche. On ne va quand même pas se plaindre alors que Josefa a passé toute la nuit à courir sur les sommets. Elle qui était partie de Courmayeur (Italie) à 6h00 du matin, elle a dû subir un changement de temps brutal (pluie intense).
Je passe les détails de course parce qu’à cause des conditions météo, du relief et des parcours techniques, j’ai dû très vite passer en mode survie sans ma montre GPS qui (bien que waterproof) n’a pas résisté aux gifles de la pluie. Je dois penser à m’hydrater, surveiller mon allure, ne pas trop réfléchir, veiller à ne pas glisser, m’aider des bâtons, fixer le chemin et éviter les flaques.
Et Thierry ? Il est là tout près quelque part dans le brouillard. Il encaisse aussi ; pas le choix car comme moi il veut être finisher.
Il est 14h05. Passée la frontière, je descends vers Vallorcine alors que l’incroyable Josefa termine sa course à Chamonix. Permettez-moi d’insister parce que croyez-moi, j’ai vécu la course sur un parcours moins technique, la moitié des kms et du dénivelé. Maintenant je mesure réellement la performance de sa course. Je n’ai pas de qualificatif pour vous faire partager sa prouesse.
Il est presque 16h00. J’arrive à Argentière. Il ne reste plus que 5 km jusqu’au dernier ravitaillement puis 8 km de descente vers Chamonix. Je partage ma joie avec un coureur qui me refroidit aussitôt m’informant que les 5 km à venir sont les plus abrupts avec 800 m de dénivelé positif jusqu’à La Flégère.
Je n’ai plus la capacité mentale de réagir, je mobilise toutes mes forces pour grimper. J’arrive au ravitaillement complètement vidé, dans la confusion je perds mon portable qui sera finalement retrouvé dans une poubelle (allez comprendre). Je passe le sas de sortie et me jette dans la descente. Les jambes sont raides mais je profite d’une piste large pour dérouler. Je suis trop fort, je suis Kilian, je suis moi. Et puis enfin je touche le macadam, entre dans Chamonix bruyamment ovationné (véridique) par le public. L’émotion à l’arrivée est à la hauteur de l’épreuve. Désormais, plus rien ne sera jamais pareil avec ma polaire de finisher.
Trop fier d’avoir terminé en 9h55' !
Maintenant qu’on est tous Finisher avec Josefa et Thierry on profite encore de quelques journées pour vivre la course du siècle et suivre en direct le combat des élites.
Pour l’anecdote, il n'y a que Thierry et Josefa qui ont reconnu la légende du trail Marco Olmo, double vainqueur consécutif de l'UTMB à près de 60 ans. Ils sont pas peu fiers de poser avec leur idole ! Notez comme Thierry porte bien la polaire de Finisher !
Pour finir on trinque à nos succès bien mérités lors d’un dîner dans un restaurant gastronomique bio italien : L’impossible.
Ce qui m’amène à conclure ces quelques impressions par une citation : " A cœur vaillant, rien d’impossible " et de vous encouragez aussi à prendre le départ de courses qui vous changeront la vie.
Un immense merci à Josefa et Thierry pour leur générosité. J’espère avoir la chance de partager d'autres courses avec eux.
_________________________________________________________________________________________________
Christophe Finisher OCC 2017
Vidéo de l'arrivée de l'UTMB filmée par Christophe