Marathon du Beaujolais 2016 (Résultats)
Le marathon du Beaujolais n’est pas un marathon comme les autres. 80 % sur route, 20 % sur les chemins. C’est aussi un marathon dit festif. Nous étions donc 1700 coureurs à nous élancer ce samedi matin à 9h00 depuis la commune de Fleury à environ 40 km de Villefranche-sur-Soane. Une bonne partie des coureurs était déguisé : il y avait des bagnards, Jésus avec sa croix, Moise, les Daltons, des mariées en robes blanches, les vamps, Rifi, Fifi et Loulou (parti loin devant dès le début), des stroumpfs, Hulk, Superman et ROUTE 109.
Côté stratégie : avec Pierre, je devais faire le meneur d’allure en 4h45, soit 6’45 au km. Très rapidement, je me suis aperçu que nous allions plus vite que prévu. A chaque kilomètre parcouru, je disais à Pierre : 6'10 on va trop vite. Mais au 7 km je me suis rangé à l’évidence, Pierre avait l’intention d’aller plus vite ou plutôt plus vite au début pour compenser la vitesse moindre dans la seconde partie et jouer avec le profil qui montrait un début facile plutôt légèrement descendant (si si Pierre). Thierry M. visais plutôt la régularité. Bref, on a revu l’objectif à 4h30.
" Bon, j'avais oublié tous mes buffs ! Même celui que j'avais acheté spécialement la veille. Donc je fais toute la course avec à la main des serviettes papiers glanées dans les ravitos," souligne Pierre. Côté course : des toilettes dans tous les coins au départ. Pour la pose préparatoire et s'abriter du vent coulis c'est pratique, mais la météo était vraiment clémente avec nous : 9° et pas de pluie, un temps idéal ! Avant le départ, l’organisateur nous impose une minute de silence à la mémoire de nos anciens, pourquoi pas. Ensuite la horde de coureurs s’élance dans la bonne humeur à une allure très raisonnable. Après le premier virage, nous abordons une descente très marqué pendant 3 km. Puis arrive le premier ravitaillement au km 5 : Château Corcelle avec la musique de chambre pour accompagner. Côté ravitaillement, saucisson, fromage, beaujolais pour les festif, eau, sucre, pain d’épices pour les autres et les ravitaillements suivants seront à l’identique. Le temps de prendre quelques photos et nous voilà repartis. Les prochains kilomètres nous donnent plus d’indication sur le profil de la course : très vallonné. Km 10, pour le ravito, nous entrons dans la cour du château par le jardin à la française, dans le bâtiment avec les chais, il faut descendre quelques marches. Ensuite, nous quittons le bitume pour nous diriger vers le château de Pizay à travers les vignes, ça monte et c’est glissant. Nouveau ravitaillement avec un orchestre et toujours la bonne humeur. km 15, 20, 21 et 22 encore des châteaux … on est gâtés avec à chaque fois des chemins de terre et au bout la récompense. La traversée des parcs est magnifique. Il y a même un château où on a traversé le bâtiment, genre on est rentré par le vestibule et sorti dans le jardin. A chaque fois, quelques photos envoyés au Givrés en direct.
Malgré les ravitaillements nombreux qui ralentissent notre périple, nous passons le semi après 2h07 de course. Un selfie avec Pierre pour fêter ça. Le marathon peut commencer. Nous avons à l’esprit le km 30. Non pas à cause du mur mais parce que le profil indique une belle montée entre le km 30 et 35. Plus on avance, plus on y pense. Ici et là des ravitos, on a même parfois eu des ravitaillement sauvage, non-officiel, pour ceux qui auraient encore soif ou voudrais goûter la charcuterie maison. Nous y voilà au km 30, ça monte progressivement, plus ou moins comme toutes les montées. On sait juste que cela va durer 5 km. Après le km 35, il y aura une descente, une autre montée et c’est l’arrivée, enfin je schématise. Dès le 32ème km on quitte la route pour filer sur un petit chemin à flanc de côteau. La suite va être pénible, dans les cailloux avec les ornières, un peu de boue (mais pas trop) on s’éloigne des marathons standards. Encore 3 km, on traverse le "parc" du château soit un bois bien épais par une allée couverte d'une couche bien épaisse de feuilles masquant toutes les ornières potentielles. Château en vue, on contourne le bâtiment par un passage de gravier bien profond en rejoignant le parcours du semi (km 14 pour eux). Après une pause technique de plusieurs minutes imposé par Pierre qui a du mal à boire, on repart les jambes lourdes, faut pas s’arrêter… A la sortie du château, beaucoup d’encouragement de la part du public et une belle descente, sur un nouveau chemin avec le premier du semi qui nous dépasse et nous en met plein la vue. Et donc à la suite une belle montée, on double des marcheurs. Plus que 2 tours de parc de Sceaux et on est arrivé ! – le tour du PDS est notre mesure étalon ! Pas grande difficulté maintenant : ça descend jusqu’à l’entrée de la ville et si Thierry résiste à une petite douleur au genoux, moi cela me fusille tout doucement les jambes, et puis je distribue une partie de mes mouchoirs au 6ème du semi pour m'alléger mais cela ne suffira pas pour relancer et lui coller au train. Thierry reviens sur moi. Puis, il restera moins de 3 km urbain. Dernier km en légère montée. Thierry sent l'écurie. Il a fait le taff et il me lâche. On cherche la flamme de l’arrivée, km 42, on se rapproche dernier virage, PNC aux portes, le chrono indique le temps officiel à 4h29 et des poussières, dernier sprint pour passer sous le temps des 4 heures 30 ! Pierre passe la ligne quelques secondes (3 exactement) après. Je suis complètement désaxé : pas assez de gaînage. Finalement notre temps réel sera de 4h28. Le Garmin de Thierry quant à lui nous donne 4h17 sans les pauses. Bref, heureux. Merci coach ;-)
A l’arrivée, récupération de notre taste-vin bien mérité et les crampes rattrapent Pierre (je n'ai pas couru assez vite ?!). Après une pose massage et ostéopathe bien venu dans un grand sous-sol spacieux et chaud pour tous les deux (l'avantage des marathons pas trop populeux). Bon, Thierry passait pour un simulateur tellement il était frais. Enfin, on se change et nous discutons avec 4 garçons de café. Leur tablier blanc laisse apparaître de nombreuses tâches de vin. C’est leur 8ème participation. Les 2 premiers ont essayé de faire un chrono mais c’est impossible, maintenant ils essaient de faire dernier et visiblement, ils ont bien goûté le beaujolais. Pour ma part, je prends mon ultime verre. Après l’effort le réconfort !
Alors pourquoi pas une participation massive de tous les marathoniens ROUTE 109 l’année prochaine ? Pas pour le chrono, juste pour le fun !