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Saison 2024-2025

En route pour la saison 2024-2025 de ROUTE 109
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Publié par Amine

Rétrospective 2017 : mon marathon de La Rochelle le dimanche 26 novembre 2017

J’aimerai revenir sur mon marathon de La Rochelle et vous faire part brièvement de mon ressenti. Bien évidemment....cela risque de faire un peu « réchauffé », d’une part par rapport à un évènement passé mais aussi par rapport aux performances dernières de nos valeureux stéphanois lyonnais.

Mais avant, je me dois de remercier ceux qui m’ont encouragé et/ou envoyé des messages sympathiques que ce soit avant ou après le marathon. Merci encore, cela m’a beaucoup touché.

J’aimerai également relativiser « ma performance » lors de ce marathon. 3h35…cela n’a rien d’extraordinaire et je mesure les progrès à réaliser quand je vois des performances à 2h45 ou en encore 3h, pour de simples coureurs du dimanche comme moi.

Un marathon, c’est une succession d’évènements…il y a l’avant-course…à savoir la préparation (9 semaines pour ma part), la course elle-même et l’après course qui est tout aussi importante.  C’est au cours de cette dernière phase que l’on déguste, qu’on hait l’inventeur des escaliers. Les gestes les plus coutumiers de la vie de tous les jours sont une épreuve, tout est fait au ralenti, comme monter ou descendre de voiture, tout en faisant attention à ne pas être vu et à se faire remarquer par les piétons aux alentours. Rester digne tout en prenant un air détaché mais en grimaçant intérieurement.

Même le fait de nouer ses lacets peut s’avérer pénible mais là, je m’égare, n’exagérons rien, n’attribuons pas tout au marathon, c’est juste l’arthrose liée à l’âge.

 Malgré tout, on bénéficie tout de même de quelques « avantages », durant cette période. Ainsi on est choyé à la maison, on est aux petits soins pour nous, on devient momentanément un héros, on profite de ses heures de gloire mais en général cela ne dure pas. Il y a un retour violent à la réalité souvent agrémenté de mots tels que « ce n’est pas parce que tu as fait un marathon que …. » etc. etc. La durée de cette période de grâce est malheureusement et généralement, inversement proportionnelle au nombre de marathons courus. La rançon de la gloire peut-être….

Mais rentrons plutôt dans le vif du sujet.

Ma préparation a été quelque peu particulière et très franchement, je ne mesurais pas et ne savais pas trop dans quel état de forme, je me trouvais la veille de l’épreuve.

J’ai débuté ma préparation vers le 20 septembre, en solitaire (comme d’habitude). J’ai dû enchainer pas moins de 4 à 5 courses entre la fin septembre et la fin octobre, à commencer par Paris Versailles, puis les 20 km de Paris, les 10 km de Paris centre, le semi de Vincennes, Marseille Cassis, la course des lions de l’espoir et enfin les Quatre châteaux en mode sortie longue.

Au cours de la course des lions de l’espoir, j’ai découvert la nécessité de fondamentaux ou commandements que l’on pourrait retrouver dans le manuel de « la course à pieds pour les nuls » au risque de subir quelques déboires et je cite pêle-mêle

….le matin d’une course, tes mails, tu consulteras….

 …. par la voiture balai (vélo-balai en l’occurrence) tu ne te feras pas distancer et tu ne rivaliseras pas….

……le cardio-fréquencemètre, tu respecteras au risque de déclencher l’alarme fatale sur les 200 premiers mètres de la course…..

……ton compère, tu remercieras lorsqu’à quelques mètres du sommet de la côte, tu craqueras et marcheras et par une tape amicale (bien ou mal placée, c’est selon et dans le cas présent…. humm…suivez mon regard et pour ne pas le citer ….n’est-ce pas, Alexandre), tu relanceras dans la descente, ragaillardi et sublimé par le « fluide » énergétique qu’il t’aura apporté …..  

……..Changer de rythme, tu éviteras et une allure constante….tu maintiendras.   

Une évidence, on doit apprendre de ses erreurs (en principe).

Puis vint la course des Quatre Châteaux……un désistement de dernière minute de Bernard et me voilà pour quelques heures V3 et où je découvrais à l’insu de mon plein gré….que c’était une course avec pas mal de dénivelés et à la limite du trail sur certaines parties et quand je me rappelle de ma première et unique expérience malheureuse sur ce type de parcours….je demeurais quelque peu songeur. De toutes façon, mon intention première étant de faire cette course en mode sortie longue mais pas trop ….à une semaine de La Rochelle, je respectais donc cet objectif.

A cette occasion, j’ai ainsi pu redécouvrir la course à pied en mode cool et relax….. Me voici ainsi plongé dans le ventre mou du peloton ….avec les cancres, j’oublie le chrono et je tape la discute avec mes compagnons et compagnonnes de course, je regarde et apprécie le paysage. Bref un moment délicieux à rééditer. Là, c’est mon côté fleur bleue qui rejaillit et s’exprime.

Me voici enfin à La Rochelle et à son fameux marathon.  Arrivé vers 18h, la veille de la course direction l’espace Encan …en principe 10 min à pied à partir de la gare mais au moins 1h lorsqu’on fait confiance à une âme charitable qui nous indique le bon chemin mais pour le parc des expositions et non pas l’Espace Encan, lieu de retrait des dossards. Cela commence mal !!!! Comme quoi, il vaut mieux faire confiance à son intuition et à son sens de l’orientation.

Le dossard est récupéré assez rapidement….quoiqu’une gentille dame bénévole me retarde quelque peu, en se donnant la peine de m’expliquer comment garder au mieux et au frais la bourriche d’huîtres que l’on recevra à l’arrivée, en plus de la médaille et éviter que ses charmantes créatures s’ouvrent et en viennent à perdre leurs eaux, (je parle des huîtres bien évidemment) risquant d’inonder ainsi mes copies d’élèves, (prises avec moi, pour les corriger….). Ensuite direction l’hôtel puis ensuite trouver un restau où dîner sans réservation préalable. Veille de marathon, on ne réserve pas sur La Rochelle !!! Me voici donc en mode pizza-party en solitaire, puis petit tour rapide dans les alentours sans trop traîner et sans devoir attendre d’éventuels retardataires prenant un dernier verre pour la route (n’est-ce pas Thierry C. et son acolyte d’un soir, voir Marseille Octobre 2017…. Humour !!!).

Nuit trop courte…difficile de trouver le sommeil mais bon, il parait que cela n’a pas trop d’importance si l’on a bien dormi les nuits précédentes. Petit-déjeuner en mode gâteau sport fait maison (et avec amour).

Que nous réserve la météo, ce jour J ? ….trois semaines que je guette quotidiennement la météo Rochelaise. Il est 6h du matin, un beau ciel étoilé….humm, cela promet une belle journée …. Impression confirmée 3 heures plus tard, un ciel bien dégagé mais avec des températures bien basses …de 2 à 3 °C, un temps similaire au jour de la course des 4 châteaux. Question métaphysique : que porter ? ….une sous-couche sous le maillot route 109…avec ou sans gants ????

Après moult hésitations, ça sera sans sous-couche et sans gants !!! Après tout, ça sera mieux comme ça; au pire, je courrais plus vite pour me réchauffer et puis mes origines nordiques (suédoises) aidant … !!! Ça le fera !!! 

Ensuite petit moment de stress …je ne suis pas dans le bon endroit de départ car à La Rochelle, ce sont deux départs séparés…d’un côté les élites et les jeunes…….de l’autre, les vieux et les femmes !!!! Mais heureusement, ces deux zones de départ ne sont pas trop éloignées l’une de l’autre et nous sommes nombreux à nous être trompés d’où la pagaille, ajouté à cela, la présence en plus, des accompagnateurs et spectateurs !!! Après le départ, tous les coureurs se retrouvent 800 ou 1000 m plus loin !!!!

Enfin le départ…….ça bouchonne pas mal…..c’est un peu le périphérique ou l’A86 à 18h…..sous les sons majestueux de Wagner « La chevauchée des Walkyries » pour être bien dans l’ambiance.

Premier km en 5’19, trop de monde pour l’étroitesse de l’espace, et difficile de courir plus vite. Pas trop grave, il vaut mieux démarrer doucement. Allez plus que 41 km et des poussières !!!!

Le parcours de cette année a été modifié. On commence tout de suite par passer sur le port contrairement aux sessions précédentes où cela correspondait à la fin du parcours.  

Puis l’allure se stabilise, je tourne autour de 4’55 voire 5’. Tout est ok pour l’instant, les km défilent et j’atteins les 10 km en 49’30 puis le semi en 1 h 44. Je me suis bien arrêté à chaque ravitaillement où j’ai pris 2 sucres et quelques gorgées d’eau; en gobelet, pas top, car cela m’oblige à m’arrêter, je ne sais pas encore boire en courant !!! Toute une technique; je préfère largement les petites bouteilles comme sur le marathon de Paris. Les bénévoles sont très sympas, le public superbe. Il faut dire que c’est l’évènement avec un grand E du week-end à La Rochelle. En plus du marathon, il y a aussi un 10 km mais également un marathon en duo donc cela attire beaucoup de spectateurs.

Entre le 10ème  et le 15ème km, il y a pas mal de faux-plats qui sont largement gérables sur le premier semi mais qui peuvent être redoutables lors de la seconde boucle (le parcours de la Rochelle consiste en deux boucles) et cela coïncidera fatalement entre les 30ème et 35ème km. Donc je me projette déjà, et je stresse juste à l’idée de retrouver ce tronçon à un moment difficile, le moment où le marathon proprement dit débutera !!!  Et je sais que le stress est « bouffeur » d’énergie.

J’ai remarqué au cours de ma brève « carrière » de marathonien qu’il y avait quatre phases durant un marathon. La première, c’est la phase « euphorie » où tout va bien, tout fonctionne selon le plan. En général cette phase se termine vers le 25 ou 27ème km.

Deuxième phase, c’est une phase de concentration où l’on guette, l’on attend et on redoute le fameux mur qui devrait pointer son nez vers le 30 ou 32ème km. Et là, on est attentif au moindre signe ou signal venant de son corps. Et j’aime ces moments où l’on sent que tous les concurrents sont concentrés, silencieux, on n’entend plus que les respirations et le bruit des foulées sur le goudron. On sent que nous sommes tous dans le dur.  Une sorte de sérénité, un calme avant la tempête.

D’ailleurs à ces moments-là, même le boute-en-train du groupe (ce n’est pas moi, je vous rassure) ne s’aventure d’ailleurs à crier à tue-tête le fameux « on n’est paaaaaaaaaaas fatiguéééééééééééééééééé !!!! De toute façon, personne ne répondra, évitant ainsi toute dépense d’énergie inutile et futile.

 Le moindre début de défaillance est scruté, je ralentis et j’essaye de gérer au mieux puis quand cela passe, je m’estime heureux. Ouf, c’était une alerte, à moi de faire attention à la suite.  

Troisième phase et non pas des moindres où l’on souffre et on subit la course. Le 32ème km  est dépassé et je me dis alors que j’ai échappé à la défaillance physiologique, pas d’hypo, heureusement d’ailleurs, le mur est derrière moi. Pas de crampes, non plus. Pourtant mon corps me fait mal, mes muscles souffrent, j’ai les adducteurs et les abducteurs qui sifflent, les psoas et les ischios qui couinent. Mes articulations se rigidifient, ma foulée s’alourdit, il me tarde d’en finir. Ce n’est pas mes jambes qui me portent mais c’est mon corps et surtout ma tête qui entraînent mes jambes. Il faut faire attention à la moindre aspérité de la chaussée, qui pourrait me faire trébucher, tant je ne gère plus mes pas.

Courir léger …..tu parles !!!! Là, tu ne calcules plus. Tu ne sais plus si c’est médio pied, talon pied, c’est pied tout court. La poulaine est d’ailleurs portée disparue depuis bien longtemps !!!!  Ma posture ne ressemble plus à rien.

Faiblesse passagère, mais il faut tenir. Les mots d’Eléna raisonnent inlassablement dans ma tête « tu fais couuuunnnnerie et après soit tu provoques blessure soit fatigue ».

Un manque de fraîcheur peut-être consécutif à ce mois d’octobre où j’ai enchainé course  sur course. Peut-être mais bon, on répondra à cette question plus tard, l’urgence et l’essentiel sont de tenir et gérer cette baisse de régime.

37ème km : plus que cinq. Originalité du marathon de La Rochelle (Etienne qui l’a couru déjà, m’avait prévenu), à notre passage, on nous indique le temps prévisionnel que l’on peut réaliser si l’on reste sur la même vitesse. 3 h 38  pour moi !!!!

Cette information a eu deux effets opposés. Ma première réaction, immédiate, un peu primaire a été de me dire en mon for intérieur « de quoi je me mêle et si je veux faire durer le plaisir plus longtemps ??? » et la seconde, paradoxalement a déclenché un sursaut d’orgueil et m’a boosté. Objectif : terminer avant ce sacré temps de prédiction et c’est là qu’arrive la dernière phase du marathon où il faut se reconcentrer pour relancer et reprendre l’allure fixée.  

Et je mis toute mon énergie pour y parvenir. Les 3 derniers km nous ramènent vers le centre historique de La Rochelle. A cet endroit, nouveauté du parcours, le profil est en faux-plat descendant On découvre alors au détour d’un virage une foule de spectateurs, amassés de part et d’autre de la chaussée, tout au long de cette longue descente. Ils sont très proches des coureurs et c’est un formidable brouhaha assourdissant de clameurs et d’encouragements. C’est un peu style, arrivée de l’Alpe d’Huez, les « allez Amine «  me donnent des ailes. Je donne tout et lâche mes dernières forces. Arrive un secteur pavé, rendu glissant par l’humidité du jour, il faut rester concentré mais il est difficile de courir plus vite, c’est un peu comme dans les dessins animés avec Tom et Jerry où je patine et mouline un peu dans le vide. Pas le moment de risquer la chute (souvenirs de Marseille Cassis et le dos d’âne qui m’a rappelé à la dure réalité du bitume), je reste prudent et ralentis…..je passe sous un arc, sur lequel est indiqué plus que 150 m. J’arrive sur le tapis bleu et tente ce qui pourrait ressembler à une ultime accélération et franchis l’arrivée. J’arrête mon chrono et je découvre mon temps : 3 h 35 …..Objectif réussi : j’ai vaincu le temps de prédiction de 3 minutes !!!!

Je suis aux anges, j’ai retrouvé quelque peu mon âme de winner que j’avais perdu quelque part entre Duingt et Doussard (Annecy 2015). Je récupère ma médaille, mes fameuses huîtres. Je marche un peu, me repose et apprécie l’instant présent puis appelle chez moi pour faire part de mon exploit du jour.

Il faut vite se changer, il fait beau mais toujours aussi froid. Retour à l’hôtel, douche puis prendre un bon repas et le retour sur Paris en fin de journée.

Quant à l’après-course, retour brutal à la dure réalité quotidienne, à savoir debout 6 heures le lendemain et les cours au lycée, dès 8h30. Quant aux copies, elles ont fait l’aller-retour sans avoir été corrigées, les huîtres n’ont pas perdu leurs eaux, elles avaient un goût, encore plus salé que d’habitude….qui leurs donnaient, allez savoir pourquoi, une saveur encore meilleure !!!!

Du fait peut-être d’avoir beaucoup marché après la course, je n’ai pas eu trop de courbatures, je n’ai pas eu à détester les escaliers.

A la découverte des résultats, je suis classé 1736ème cancre parmi 6690, le 1er réalise un chrono de 2h11 et 300 concurrents sont en moins de 3h !

En résumé, le marathon de La Rochelle est un beau marathon, avec un beau parcours, beaucoup de spectateurs, un peu moins dans les quartiers périphériques où il faut se faire violence pour tenir le coup. J’y retournerai très probablement (i.c.a) l’an prochain et j’espère en compagnie d’autres coureurs de Route 109.

Prochaine étape : le marathon de Paris……désolé Bernard, je ne pourrai courir pour toi à moins de porter côté pile ton dossard et côté face le mien. Mais d’ici-là….que de chemins à parcourir, en espérant être prêt et au top le 8 avril.

En me relisant, j’ai vu que j’ai débuté mon récit par « vous faire part brièvement de mon ressenti ». Je n’ose imaginer la longueur du texte si j’avais été plus prolixe ou si j’avais couru les 100 km de Millau. J’espère ne pas vous avoir trop saoulé…  !!! Normal…..42 km, c’est longgggggggg !!!! Promis, la prochaine fois, je ferai plus court mais pour cela, il faudra que je coure plus vite

J’espère, par ce récit, ne pas avoir trop rebuté nos futurs marathoniens (Naji, Marie-Laure, Anne, Fabien etc.) et au contraire, leur avoir plutôt donné envie d’aller au bout de cette aventure.

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