Mon 1er Triathlon
Petit résumé d’une nouvelle expérience …*
Je me lance sur mon premier triathlon cet été, en 2017 !!
Cela commence toujours ainsi !
Des amis (ou un chauffeur de taxi avec lequel je fais un trajet) me disent « tu devrais…, il faudrait…, tu n’as qu’à…, tu pourrais quand même…, toi qui aimes nager, courir et papoter…».
Je finis par me laisser convaincre (à moins que ce ne soit prémédité, je ne le sais pas vraiment) mais l’idée trottine gentiment et puis un jour on se dit : J’en ai envie !
[Curieuse (très) et volontaire (plutôt), je n’ai jamais remporté de médaille, à part à 14 ans sur un 50 mètres en brasse coulée, mais j’ai toujours réussi à tenir mes engagements sportifs (même si parfois, cela se termine dans les bras de pompiers new yorkais),
Alors …]
Envie de voir ce que c’est que d’enchaîner trois épreuves qui sollicitent différents muscles contradictoires et SURTOUT envie de voir si je peux y arriver ! :)
Comme un défi que l’on se lance, pour le plaisir …, le plaisir de quoi ?
De souffrir !! Je demande à tous les seniors si c’est l’âge qui nous rend maso ?
Donc, je résume :
J’aime bien nager, (enfin, plus exactement, j’aime glisser dans l’eau et jouer dans les vagues !!)
J’aime bien courir (enfin, plus exactement, j’aime bien papoter en courant),
Et le vélo… quelques chutes mémorables mais cela ne s’oublie pas alors pourquoi pas ??
Me voilà inscrite sur mon premier triathlon : 700 m de natation, 20 km de vélo, 5 km de course à pied pour le 19 août 2017 sur mon lieu de vacances (on les appelle les S, comme sprint ou comme small) .
J’arrive même à convaincre Michel, mon mari de le faire avec moi mais un mauvais lumbago contracté quelques semaines auparavant, l’oblige, à mon grand regret, à décliner l’offre…
Dommage, j’aurais bien aimé partagé ces sensations avec lui, sachant qu’il était là, à mes côtés à New York… et que je n’ai pas été brillante, non vraiment pas !!
C’est décidé, il ne veut pas me laisser tomber et deviendra donc mon plus grand supporter et mon meilleur coach.
J’embarque aussi dans l’aventure d’un matin ma super cousine, de nature sportive et qui aime relever les défis et que j’inscris mais son kiné aussi lui demande de se désister 15 jours avant…
Là, tout à coup, j’en veux un peu aux médecins !!!
J’y vais quand même ????
J’ai commencé à faire des petites sorties en footing, des séances dans l’océan et des ballades en vélo alors oui, j’irai quand même !!
Ma cousine sera là pour m’encourager et faire des photos que je suis tellement heureuse d’avoir avec moi, comme des preuves tangibles de cette épreuve sportive.
Petit résumé de quelques semaines d’entrainement
Semaine 1
Michel me fait vivre un programme d’enfer la première semaine : footing au réveil (pas plus de 10 km), nage dans les vagues avec palmes durant plus de 40 minutes avec des courants de folie dans l’après-midi et le soir sortie dans les forêts des Landes... (parfois 10, parfois 15 et une fois 24 km), 6 jours sur 7 !
Ça tire beaucoup dans les jambes, j’en bave vraiment et mes jambes ne comprennent pas, il fait chaud, je suis crevée mais il me dit que cela va me servir à préparer mon corps !!! Je vais l’écouter même si parfois, j’essaie de négocier pour diminuer le travail à faire.
Je dois boire et faire attention à ne pas trop manger de charcuterie, d’apéros et autres plaisirs estivaux.
Je me couche à 21 heures, mon visage semble perdre vie et moi, je perds du tonus, tu parles de vacances…
Semaine 2
La semaine d’après est un peu plus « light » : des footings de 5/6 km mais Biarritz, ça monte vraiment !!!!
Nager toujours dans la mer, tous les jours pour le plaisir de l’eau, je quitte les palmes mais je continue mes longueurs à contrecourant et toujours en crawl pour m’habituer, j’oublie un peu le vélo…
Semaine 3
Troisième semaine : mon coach rentre à Paris, seule, j’essaie mes premiers petits combinés (nage + vélo 2 fois) ou le lendemain (vélo + jogging ) sur de toutes petites distances. Pour voir.
J’ai vu !:(
Marie-Laure, Pascale, Géraldine, Naji, Guy, Alexandre, Jérôme, Françoise et tous les autres, vous qui souvent courez avec moi, vous savez combien j’aime les descentes et bien en vélo, c’est pareil, je souffre tellement dans les montées, que mon cœur va exploser et que mes jambes peuvent trembler…
Je rencontre des sensations nouvelles : une fois, après le vélo, mes jambes me disent NON tu ne PEUX pas courir (je fais du sur place, les jambes pèsent trois troncs d’arbres chacune ; tout ceci est normal ?? Et une autre fois, mes jambes se voient encore en train de pédaler très vite alors que je mets à courir (hé, cocotte, tu es descendue du vélo, là, calme toi, ce n’est plus le braquet 7 !). Et au bout de 500 mètres, je suis raide morte !!
Première chute de vélo sans casque : c’est la honte mais certains diront que « c’est le métier qui rentre » (dixit Alexandre) .Cela aurait pu être ultra dangereux !
J’ai un peu mal partout et des égratignures qui vont « piquer » dans l’eau de mer, alors je reste un peu tranquille 😊 quelques jours et j’en profite pour lire des témoignages et expériences sur le net : c’est plein d’astuces mais cela fait peur aussi !! Je dois m’équiper, il y a tellement de trucs auxquels je n’avais pas pensé et, à mon niveau, des questions bien bêtes aussi :
- Comment mettre des chaussettes avec les pieds mouillés et plein de sable, pourquoi les gens nous collent-ils dans l’eau ?
- Quel matériel prendre ? Casquette ou pas ? Crème solaire ou pas ? Crème anti frottement ou pas ?
- Combi ? Laquelle ? Intégrale pour le froid de la mer ou shorty ?
- L’eau de mer ne va-t-elle pas assécher mes lèvres ?
- Et faire du vélo trempé, on a sûrement froid, non ?
- On doit boire, oui, mais quand ??
- Je ne veux pas parler des désagréments esthétiques (ma tête sous un casque profilé, ma tenue que je n’ai pas osé sortir sur la plage, mes cheveux mouillés sous le casque = tête de mouche, lorsqu’il me faudra courir)...
- Qui sera mon pire ennemi ? La canicule (je suis tout de même dans le sud et il peut faire 40 degrés en ce moment) ou bien le vent qui souffle tous les jours à plus de 80 kilomètres à l’heure ou bien l’eau glaciale qui donne des tremblements et mal au crâne ??
Plus je lis les blogs, plus j’angoisse !!!!! Grave erreur !
Je ne peux même pas boire avec mes amis alors que c’est la soirée de l’année, dans une bodega pour la féria 😊. Tu parles de vacances…
JOUR J -1 :
Je me réveille… morte de trouille et je ne peux me détendre ; les signes d’anxiété sont paralysants : nausées, perte d’appétit, tachycardie, je suis verte de peur, traceuse comme si ma vie en dépendait et c’est du grand n’importe quoi !! Heureusement, ma famille tente de me rassurer par texto et ma cousine et son mari arrivent et réussissent à me faire parler d’autre chose, à me faire rire mais je file tout de même à la pharmacie acheter un petit calmant...
Mais pourquoi tu te mets dans des états pareils ????
Un ami me dit « ça va bien se passer, fais toi plaisir sinon à QUOI CA SERT ??? »
J’aimerais tellement le croire !
JOUR J :
Je suis impressionnée !!
Départ annoncé à 15 heures mais nous devons tout récupérer vers midi.
Les gens sont sympas et souriants et me donnent des conseils mais il n’empêche !!!
Sur place ; il n’y a que des clubs de triathlon venus en groupes, des équipements de pro, des vélos profilés à 7000 euros, des athlètes et je me sens ridicule à vouloir concourir en même temps ; je ne croise que des filles et femmes jeunes et hyper affutées, dont visiblement, ce n’est pas le premier triathlon, venues décrocher une place de podium.
Je cherche des filles comme moi, mais je n’en vois pas ! Tant pis, j’y suis, j’y reste !
Impossible de manger, de me concentrer…. J’assiste comme observatrice à ce ballet de sportifs et je me dis « la prochaine fois, tu réfléchiras ».
Et puis, j’apprends le protocole de la course, je découvre le parcours en briefing.
« En mer, vous aurez le courant avec vous donc restez bien au milieu, en vélo, vous aurez le vent de face à l’aller et ça monte bien ensuite au retour !!! C’est un peu une épreuve en solitaire » Génial !!
Allez, arrête de penser ! Il est temps de mettre ton petit bonnet de bain rose fluo et de rejoindre le chenal à 800 m avec toutes les filles. Les gens sont sympas et discutent volontiers mais j’ai l’impression de me rendre à l’abattoir 😊
Coup de fusil c’est parti ….
Enfin, la peur s’estompe et je me laisse glisser dans l’eau de mer comme lorsque je nage seule, je me sens plutôt bien, je ne vois pas beaucoup de filles devant moi, et la distance me paraît plus courte que dans mon esprit…
C’est un bon moment que je passe dans l’eau concentrée sur ma respiration et le fait de nager bien droit, car j’aime vraiment nager et cela me paraît un peu plus simple que prévu. Je pense dans l’eau à ma famille proche et tous mes amis.
Arrivée à l’échelle, je jette mon bonnet de bain dans la foule (Pourquoi ? Je n’en sais rien) puis je retrouve mon vélo en courant, vélo qu’il faut décrocher mais là, je n’ai plus beaucoup de bras 😊
Je pars pour 20 bornes dans la campagne, et je me fais dépasser par toutes les filles et même les hommes (qui sont pourtant partis après 10 minutes après nous).
C’est désolant, humiliant, difficile … pourtant, je mouline mais mon cheval n’avance pas !
Ma ballade va durer une heure, de solitude, et je me rends compte que mon vélo Décathlon à 150 euros ne m’aide pas à passer cette épreuve !!!
Je me parle à moi-même, j’essaie de récupérer mon souffle, de boire un peu, mes jambes brûlent, j’ai chaud, et j’en ai assez !!
Les deux seuls hommes que je double à vélo, courent à côté de leur vélo et je me demande si c’est volontaire car nous approchons des 18 km et non, en fait ils ont , tous les deux, crevé.
Je leur propose de les accompagner car au point où j’en suis dans le classement… MAIS ils m’invitent à continuer ma course et je les écoute.
Dernière ligne droite, arrivée au parc à vélo, je ne suis pas fière lorsque je remarque que tous ou presque les vélos sont décrochés… J’ai perdu toute mon avance et pour le moral, ce n’est pas super mais je VEUX finir !!
Je baisse la tête et cherche des ressources qui commencent à s’épuiser. Le vent souffle très fort, il fait ultra chaud, j’ai soif, je ne me sens pas en pleine forme mais je VEUX finir !!
Durant la première boucle de course à pied, mes jambes sont tétanisées et je n’avance pas mais c’est le cas pour tous les autres concurrents qui souffrent ; certains marchent d’ailleurs, pas moi, sinon, je ne pourrai pas repartir 😊 … 2.5 Km c’est moins d’un lac. Ça fera 5 km, un bon échauffement 😊
Encore une deuxième boucle, allez, c’est la fin, bientôt et enfin, mon moment d’euphorie arrive : 20 mètres tout droit et le boudin qui signifie l’arrivée !!!
J’accélère et je ne m’arrête même pas après la ligne tellement je suis contente !! Je crie !.
C’est fini !!!!! Je viens, pour mes 50 ans, de faire mon premier (petit) TRI et oui, je suis euphorique et fière. A qui le tour chez ROUTE 109 ???