La SaintéLyon (selon Saint Jean-Philippe - 2016 après JC)
La SaintéLyon 2016 ou voyage au boue de la nuit
Ces lignes pour vous faire partager mon expérience de la SaintéLyon, une des plus anciennes courses de trail en France.
Tout d’abord pour les férus d’orthographe il n’y a pas de faute à boue, je veux juste parler de l’état du terrain sur une grande partie du parcours et non plagier le titre d’un livre célèbre.
Il y a quelques temps nous avons décidé, sans trop réfléchir, Christophe et moi de faire cette course mythique qui relie, comme son nom l’indique la ville de Saint Etienne à la magnifique ville de Lyon début décembre et de nuit.
Après avoir retiré mon dossard à Lyon, je rejoins Christophe à Saint Etienne dans le hall des expositions pour la pasta party (merci à Christophe qui ayant fait la queue avant mon arrivée m’a permis d’éviter une bonne heure d’attente). Le hall est plein de coureurs qui dorment à même le sol dans des sacs de couchage en attendant le départ. Nous prenons le temps de faire quelques photos pour nos supporters de ROUTE 109 (merci pour les encouragements tard dans la nuit ça fait du bien !!), puis vers 23 heures nous rejoignons la ligne de départ dans le froid pour s’élancer avec la 3ème vague à minuit pile au son de Ultraviolet (Light my Way) de U2.
Les 7 premier kms sur route jusqu’au village du Sorbier se passent très bien (sans s’emballer suivant les conseils avisés de Josefa), puis arrive une portion de sentier avec présence de flaques de boue, j’arrive à gérer jusqu’au moment où je m’étale de tout mon long, je me relève sans trop de mal mais couvert de boue, ce qui en soit n‘est pas trop grave hormis le fait que des gants mouillés par -3° c’est pas le pied.
Christophe et moi nous arrivons au premier Ravito à Saint Christo au bout de 16 km en 1h51 (jusque ici tout va bien). En sortant du gymnase de Saint Christo le froid nous saisit et il faudra quelques minutes de course pour retrouver un semblant de chaleur, au bout de quelques kms je perds le contact avec Christophe. A 1 km du 2ème ravitaillement (Sainte Catherine à 28 kms du départ) je trébuche sur une racine, douleur à la cuisse qui cesse rapidement mais aussi au genou qui, elle, a du mal à passer.
A 4h00 du matin je quitte le ravitaillement en boitant et transit de froid (-10°C). Les cars chauffés qui rapatrient les coureurs sont plus que tentants. Je continue tant bien que mal me disant que ce serait trop bête d’abandonner au bout de seulement 28 kms et que le prochain ravito est à 11 km et se situe à Saint Genou-le-Camp (c’est un signe). Au bout de quelques kms je reprends le moral et la douleur au genou s’atténue, j’arrive à passer sans trop de difficulté la plus grosse montée du parcours « le Rampeau » avec sa côte de 1 km, sa pente à 20% et sa tente des premiers secours à l’arrivée. Après un petit bouchon dû à des plaques de verglas sur une partie étroite de parcours j’arrive enfin à Saint Genou-le-Camp (3ème ravitaillement) dans un temps record de 6h15 soit une vitesse entre les deux ravitaillements de 4,66Km/h.
Le fait d’avoir pu rejoindre Saint Genou me redonne le moral et je retrouve de meilleures sensations et rejoins avec plus de plaisir Soucieu-en-Jarrest (4ème ravitaillement) où à la fois ma montre et ma lampe me lâchent (pas grave pour la lampe puisque un magnifique lever de soleil est apparu au dessus des vergers de la région). A partir de Soucieu les portions de route augmentent donc je retrouve mon élément, j’arrive plutôt bien au dernier ravitaillement situé à 11 Km de l’arrivée.
Dernière ligne droite et dernière difficulté « la côte des aqueducs (18%) je commence à avoir les jambes dures il ne manquerait plus que de devoir descendre des escaliers pour couronner le tout. Et bien c’est gagné, 3 kms avant l’arrive l’organisation nous réserve les 200 marches du chemin des Grapillon (très sympa de leur part).
Arrive enfin le double panneau tant attendue « Lyon » et « arrivée dans 1 km » les encouragements me permettent de rejoindre l’Arche d’arrivée situé dans les Halles Tony Garnier en 11H28 (le chrono ne compte pas en trail, c’est bien ça et dire que le 1er a fini en 5H17’)
Après une bonne douche chaude et le repas offert par l’organisation, je pars rejoindre ma femme à la Croix Rousse.
Petit point historique sur Lyon :
- Les halles Tony Garnier vous connaissez ? Et bien ce sont les anciens abattoirs de Lyon (aucun rapport avec la difficulté de la SaintéLyon).
- La Croix Rousse c’est le quartier historique des Canuts ou ouvriers de la soie.
Pour résumer: une super ambiance, les serpentins de lumière dans la nuit, des bénévoles hyper sympas (faire le signaleur par -6% au milieu de la nuit il faut être sacrement motivé), un public présent sur le parcours (même à 3 heure du mat au milieux de nul part), mais une course dure et plus technique que je pensais.
En conclusion, une phrase entendue à la sortie du dernier ravito « on vous a menti le trail c’est pas les jambes, c’est la tête » c’est vrai, quoi que !
Mais finalement, au bout de quelques nuits, je me sens mieux qu’après un Marathon.