28 avril 2019, la ROUTE 109 était nantaise...

9h10 dernier Petit Lu. Nous nous élançons des Nefs des Machines de l’Ile à fond les Bignoux en guise de musique de départ. Machines inspirées de Jules Verne né à Nantes dont l’œuvre est constituée de romans d’aventure. La notre sera physique, elle va se fabriquer sur la route.
Les spectateurs applaudissent à tout rompre. Quelle joie de humer l’atmosphère nantaise à nulle autre pareille, de saluer des visages connus. Quelques minutes et nous débarquons sur le quai de la Fosse, quai portuaire que nous nommons « quai de la fesse » pour des raisons connues des seuls nantais.
Débute alors le Voyage au centre de Nantes…
Parc de Procé. Ça monte et ça remonte. Un passage devant le théâtre Graslin, descente de la rue Crébillon (les tous petits Champs Elysées), Place Royale, Nantes n’est pas plate, les jambes s’accélèrent, Nantes est belle, le haut du corps est bien droit.
Tenir la distance s’impose comme l’impératif absolu. Nous nous sommes tous entraînés pour ça. Des heures passées à Notre-Parc de Sceaux, les matinales du samedi (clin d’œil aux 2 compagnons du devoir) et des mercredis froids à tourner vite, en rond.
Pour le régional de l’étape, c’est compliqué dès le 3ème km. Température du corps anormalement haute, mal de crâne, tachycardie, jambes totalement absentes. Ce n’est pas normal. Pas ici, pas maintenant.
Nous franchissons l’Erdre par le pont de la Motte-Rouge. Visages familiers aperçus. Ils sont comme une dose de Stimium en beaucoup plus efficace. C’est au 8ème km que la cathédrale de Nantes s’offre à nous, magnifique cathédrale ! Se rattacher à son côté animal, avancer coûte que coûte sans perdre la foi, c’est tout ce qui compte. Marcel Saupin km 12, le stade mythique désossé du FC Nantes (pensées pour Henri Michel & Emiliano Sala). La science du mouvement, les canaris sont les poètes du ballon rond. Au-delà de la valeur individuelle, la valeur collective ; il y a comme un air de ressemblance avec une célèbre association de coureurs.

Le semi approche… Applaudissements aux 109 qui ont bouclé le leur !
Après avoir tergiversé pendant près de 10 km, c’est au 18ème km que le nantais prend sa décision. Il stoppera après le retour aux machines de l’île. Dans sa tête : « tu n’en peux plus, tu n’éprouves aucun plaisir, terminer la course dans ces conditions n’a aucun sens et s’il y avait danger... Tant pis, Arrête ! Arrête ça veut dire abandonne la Course ! »
Sur les marathons rien ne sert de partir à point, il faut courir.
19 ème km les chantiers navals d’où sortaient naguère les fameux Trois-mâts. Il tient bon la vague, tient bon le vent. Le regard porté sur les styles de coureurs l’aide un peu à oublier pour tenir le dernier petit km. Il y a ceux dont les bras avancent plus vite que les jambes, il y a les doubleurs, les bourreurs, les râleurs, puis les douzaleur et les montraleurs. Quand le style comptera en course à pied comme au patinage artistique nous nous appliquerons…
Km 20 Terminus. Posté à l’arrivée le nantais a le bourdon, je ne vous dis pas … 3h17’08’’ Arnaud en ligne de mire.
Me voir en spectateur pourrait lui gâcher ne serait-ce qu’une once de plaisir de ce moment si particulier. Je me planque.
Ces derniers mètres ou l’on doit courir avec soi, pour soi, après soi, hors de soi, avancer ir-ré-mé-dia-ble-ment, se contraindre, s’obliger. Quand on a déjà vécu ça, quand on sait, on a simplement envie d’y être.
Un immense bravo à toutes et tous pour les performances au semi et marathon sur un parcours loin d’être facile. Les Finishers et semi Finishers sont sacrés !
28 avril 2019 la ROUTE 109 était nantaise.